Créer son cabinet d'avocat : par où commencer ?

12 mai 2025

Green Fern

Sommaire


Fonder son propre cabinet : un nouveau départ

Les premières démarches

Travailler seul ou en équipe ?

Choisir la structure de son cabinet

Fonder son propre cabinet : un nouveau départ

Que vous soyez un jeune avocat fraîchement assermenté ou un collaborateur expérimenté, la décision de voler de vos propres ailes est une étape charnière de votre carrière. Cette transition, bien que stimulante, s'accompagne de son lot de défis et de décisions cruciales, ajoutant une couche supplémentaire à un agenda déjà bien rempli.

Si l'idée de créer votre propre cabinet vous trotte dans la tête, voici quelques étapes clés à considérer.

Les premières démarches

Pour les collaborateurs, la première étape consiste à informer officiellement votre cabinet actuel de votre départ. Cela se fait généralement par le biais d'une lettre recommandée avec accusé de réception ou par la remise en main propre d'une lettre de démission. Pour éviter toute erreur, il est judicieux de consulter votre contrat de collaboration, où la procédure à suivre est généralement détaillée.

Quelle que soit la qualité de vos relations avec les membres de votre cabinet, il est essentiel d'organiser un entretien avec l'associé avec lequel vous travaillez pour l'informer de vos intentions. La courtoisie et le respect des principes déontologiques de la profession doivent toujours primer.

Travailler seul ou en équipe ?

Ensuite, il faut décider si vous souhaitez exercer seul ou en collaboration avec d'autres confrères, et dans ce dernier cas, avec qui.

Certains préfèrent louer un bureau individuel, assurant ainsi une totale indépendance et évitant les éventuels conflits liés à la gestion commune des ressources. D'autres optent pour des bureaux partagés, appréciant la compagnie, les échanges professionnels et le partage des charges.

Il n'y a pas de solution universelle ; tout dépend de votre personnalité et de vos préférences. Travailler seul peut offrir une grande liberté, mais s'associer avec d'autres peut apporter un soutien mutuel et une dynamique de groupe bénéfique.

Si vous choisissez de vous associer, il faut décider si vous le faites avec des confrères que vous connaissez peu ou avec des amis. Cette dernière option comporte le risque que les désaccords professionnels affectent votre amitié. Cependant, s'associer avec des confrères peu connus peut aussi entraîner des tensions si l'alchimie ne se fait pas. Le choix dépend de votre personnalité et de vos aspirations.

Choisir la structure de son cabinet

Le choix de la structure d'exercice est une question clé lors de la création de son cabinet. Il ne s'agit pas ici de détailler exhaustivement les types de sociétés possibles et leurs avantages/inconvénients, mais plutôt de recenser les questions à se poser.

Il est important de se demander si vous souhaitez mettre en commun votre chiffre d'affaires avec vos associés. Dans la négative, une simple société de moyens peut être créée pour partager uniquement les charges fixes matérielles (loyer, photocopieur, machine à café, internet...). Il est également crucial de réfléchir au système d'imposition souhaité, impôt sur les sociétés ou impôt sur le revenu, toutes les formes de société ne permettant pas les mêmes options. De même, il est très important de décider si vous souhaitez limiter la responsabilité des associés et, le cas échéant, de leurs conjoints.

Enfin, il est prudent d'envisager dès la création de son cabinet la manière dont vous pourrez, si besoin, sortir de la structure. Une vie professionnelle est longue et faite de changements et d'opportunités, et il ne peut être exclu que des propositions surgissent impliquant un changement d'associé et/ou un changement de structure. Mieux vaut donc anticiper toutes les éventualités. Quelles que soient les réponses à ces questions, je crois qu'il est indispensable de se faire conseiller lors de la création de sa structure d'exercice. Prendre conseil auprès d'un comptable, d'un confrère fiscaliste ou spécialisé en droit des sociétés est à mon sens une étape préalable au choix de sa forme de société et un indispensable lors de la rédaction des statuts.

La création d'une SCM (Société Civile de Moyens) peut être une option intéressante. Cette forme de structure d'exercice permet de partager les charges fixes tout en gardant une certaine indépendance dans la gestion de son activité. Après plusieurs années de collaboration, il est naturel de rechercher une certaine liberté dans la gestion de ses agendas et de son temps de travail. Le but est également de limiter les risques de conflits, chacun restant maître de ses bénéfices et de ses dépenses.

Sur un autre plan, la création de son cabinet est aussi un gros défi personnel. Se challenger sur ses propres capacités à développer son activité est un réel moteur professionnel ! La SCM est idéale pour créer une structure où l'on n'exerce pas seul, où une vie de cabinet est réelle et présente mais où chacun reste libre de gérer son activité comme il l'entend.

L'importance d'être bien outillé

Dans ce contexte, il est crucial d'être bien outillé pour gérer efficacement votre cabinet. Un CRM ou un outil de gestion peut faire toute la différence. Ces outils permettent de centraliser les informations clients, de suivre les dossiers, de gérer les rendez-vous et de faciliter la communication au sein du cabinet. Ils sont indispensables pour optimiser votre temps et améliorer votre productivité.

Pour résumer, il n'y a pas de bons ou mauvais choix lorsque l'on décide de créer sa propre structure. L'essentiel est de se poser les bonnes questions et d'y répondre en fonction de sa personnalité et de ses besoins professionnels et personnels. Il faut se rappeler que, dans l'idéal, le cabinet a vocation à exister pour quelques années. Aussi, il est indispensable de créer une structure au sein de laquelle on se sentira bien et où on aura plaisir à venir travailler tous les matins !